LESESSAIS DE MONTAIGNE
reproductiontopographique
del'exemplaire annoté par l'auteur
etconservé à la Bibliothèque de Bordeaux
Édition de l'ImprimerieNationale à Paris
Broché sousjaquette rempliée – format 27x37 – sans illustration – non coupé – sous chemisecartonnée – le 1er tome est dans son emboitage cartonné; pourles tomes 2&3 les emboitages sont «en pièces détachées)
Thèmes: littérature; philosophie
État: bon état, non coupé, les chemises cartonnéessont en état d'usage (dos tachés, voir photographie), propres et solides
Particularités: 3 tomes; lourd (près de20kg hors emballage). Tiré à 500 exemplaires surVergé à la cuve des Papeteries d'Arches, filigrané « Imprimerie Nationale –Montaigne – Essais », numérotés de 101 à 600. Exemplaire n° 200.
Les Essaisest lœuvre majeure deMichel de Montaigne ; elle fut publiée pour la première fois en 1580. L'œuvretraite de nombre de sujets, sans ordre apparent : médecine, arts, livres,affaires domestiques, histoire ancienne, chevaux, maladie entre autres,auxquels Montaigne mêle des réflexions sur sa propre vie et sur lHomme, letout formant « un pêle-mêle où se confondent comme à plaisir les chosesimportantes et futiles, les côtés vite surannés et l'éternel. » Les Essais secomposent de 3 tomes (ou livres) contenant en tout 107 chapitres.
Montaigneconsacre aux Essais un constant travail décriture et de réécriture à partir de1572, continué pratiquement jusquà sa mort. Les Essais, véritableintrospection constamment renouvelée sur la vision du monde de Montaigne, savie, ses sensations dhomme, sont cependant devenus un livre universel, « leseul livre au monde de son espèce », un livre unique qui met sous les yeux dulecteur non pas simplement un homme en train de se décrire, mais une vie entrain de se faire.
Si lespremières impressions à Bordeaux des Essais datent de 1580, des additions sontdéjà décidées en 1582 et le livre III nest édité quen 1588 avec la volontéaffirmée de se décrire. La première édition posthume fut préparée vers 1590.
► Tome 1
Année 1913
Avec unavertissement et une notice par M. Ernest Courbet
Sous chemisecartonnée
Tiré à 500 exemplaires sur Vergé à la cuve des Papeteries d'Arches,filigrané «Imprimerie Nationale – Montaigne – Essais», numérotés de101 à 600. Exemplaire n° 200.
► Tome 2
Année 1928
Avec une étudesur Michel de Montaigne; sa vie, ses actes et ses écrits par M. le Dr A.Armaingaud
Tiré à 500exemplaires sur Vergé à la cuve des Papeteries d'Arches, filigrané « ImprimerieNationale – Montaigne – Essais », numérotés de 101 à 600. Exemplaire n° 200.
► Tome 3
Année 1931
Avec noticesde par M. le Dr A. Armaingaud; tome publié en collaboration avec MlleJeanne Duportal.
Tiré à 500exemplaires sur Vergé à la cuve des Papeteries d'Arches, filigrané « ImprimerieNationale – Montaigne – Essais », numérotés de 101 à 600. Exemplaire n° 200.
Michel Eyquem de Montaigne, seigneur de Montaigne (prononcé àlépoque «Montagne»), plus connu sous la simple dénomination de Montaigne, néle 28 février 1533 et mort le 13 septembre 1592 au château deSaint-Michel-de-Montaigne (Dordogne), est un philosophe, humaniste et moralistefrançais de la Renaissance, ainsi quun écrivain érudit.
Éduquéenfant puis adolescent par son père Pierre Eyquem de Montaigne dans la ferveurhumaniste et polyglotte, le jeune Michel Eyquem se mue en étudiant batailleuret aventureux menant une vie itinérante parfois dissolue. Devenu pleinementadulte, homme à la santé allègre, de caractère bouillonnant, mais toujoursavide lecteur, il entame en 1554 à la cour des aides de Périgueux un parcoursprofessionnel au sein de la magistrature de la province de Guyenne qui le mèneen 1556 au parlement de Bordeaux où il va détenir une charge de conseillerpendant treize ans. Il y noue une progressive et solide amitié avec uncollègue, Étienne de La Boétie, dont la mort en août 1563 le bouleverse, touten lui donnant l'occasion de concrétiser ses conceptions philosophiquesstoïques. Muté à la chambre des enquêtes, il y devient un diplomate de premierplan dans ces temps de guerres de religion, catholique sincère et ambigu, maisopposé aux ligueurs et fidèle au roi de France. Après sa retraite en octobre1571, il devient gentilhomme de la chambre du Roi, avec le titre de chevalierde lordre de Saint-Michel.
À la mort deson père en juin 1568, Michel hérite de la terre et du titre de « seigneur deMontaigne » ; désormais riche, il peut quitter sa charge de magistratdiplomate. En juillet 1570 Montaigne se consacre à lécriture et à lédition.Cet art de lotium ne lempêche pas de prendre une part active à la viepolitique en Aquitaine : il est à deux reprises maire de Bordeaux de 1581 à1585, puis, au début de la huitième guerre de Religion, est un des négociateursclés entre le maréchal de Matignon, gouverneur de Guyenne, et Henri de Bourbon,roi de Navarre, héritier présomptif du roi de France Henri III et chef du partiprotestant5 ; comme nombre de catholiques modérés, il continue de soutenir leroi de Navarre devenu roi de France en 1589 (Henri IV).
Probablementdès la fin mars 1578, il constate quil est victime de petits calculsurinaires, et en dix-huit mois, la gravelle, maladie responsable de la mort deson père, saggrave et sinstalle durablement. Désormais, le plus souventsouffrant ou malade, il cherche à hâter ses écrits et à combler ses curiosités: il essaie ainsi de guérir en voyageant vers des lieux de cure, puis voyagevers les contrées qui lont fasciné durant sa jeunesse.
Les Essaisentrepris en 1572 etconstamment continués et remaniés jusquaux derniers mois avant sa mort sontune œuvre singulière tolérée par les autorités (puis mise à lIndex par leSaint-Office en 1676). Ils ont nourri la réflexion des plus grands auteurs enFrance et en Europe, de Shakespeare à Pascal et Descartes, de Nietzsche etProust à Heidegger.
Le projet dese peindre soi-même pour instruire le lecteur semble original, si lon ignoreles Confessions de saint Augustin : « Je n'ai d'autre objet que de me peindremoi-même. ». Ce ne sont pas mes actes que je décris, c'est moi, c'est monessence. » Saint Augustin dans ses Confessions retraçait litinéraire dune âmepassée des erreurs de la jeunesse à la dévotion au Dieu de Jésus-Christ dont ilaurait eu la révélation lors dun séjour à Milan. Jean-Jacques Rousseaucherchera à se justifier devant ses contemporains. Stendhal cultive légotisme.À la différence de ces trois-là, Montaigne développe lambition de « se faireconnaître à ses amis et parents » : celle dexplorer le psychisme humain, dedécrire la forme de la condition humaine.
Silproclame que son livre « ne sert à rien » (« Au lecteur »), parce quil sedistingue des traités de morale autorisés par la Sorbonne, Montaigne soulignetout de même que quiconque le lira pourra tirer profit de son8 expérience.Appréciée par les contemporains, la sagesse des Essais sétend hors desbarrières du dogmatisme, et peut en effet profiter à tous, car « chaque hommeporte la forme entière de l'humaine condition. »
Le bonheurdu sage consiste à aimer la vie et à la goûter pleinement : « Cest uneperfection absolue et pour ainsi dire divine que de savoir jouir loyalement deson être. »